En plein Paris avec vue sur le canal, le havre serein tout de bois, de brique et de clarté d'une jeune famille

Quand on a visité l'appartement, on s'était à peine mis ensemble ! A l'origine, c'était un appartement pour Julia seule. D'ailleurs, je lui avais dessiné une baignoire géante, là, orientée vers la fenêtre et le canal, qu'elle a détestée.

C'était digne Louis XIV !

Elle n'est pas assez fille !

En fait, je suis tombée enceinte très vite. C'était une belle surprise. Ici, on voulait que ce soit prêt avant la naissance de Rocco, mais évidemment, ça ne s'est pas passé comme prévu parce que les travaux ont pris du retard et que Rocco est arrivé plus vite. On a ajouté une chambre dans le plan des travaux (rires).

On a tout cassé. Il y avait des cloisons partout qui formaient de très petites pièces. Le seul élément restant de l’ancien appartement, finalement, ce sont ces poutres qui cloisonnent l'entrée. Il y avait ici le seul mur porteur de l'appartement : ce sont les poutres qui sont porteuses, on a donc enlevé tout le superflu, le remplissage, c'est-à-dire le mur, pour créer visuellement une ouverture. On a tout fait à deux : je demande toujours l'avis de Julia, souvent d'ailleurs aussi pour mes projets d'archi. Elle a une vision très sûre, très radicale. C'est génial ou horrible (rires). Ici, au début, j'ai dessiné la cheminée comme vous la voyez, mais en inox. Julia n'aimait pas. Et puis en même temps, de l'inox sur la cheminée, quand on vit avec un enfant... C'aurait été une plancha ! On s'est décidés pour la brique italienne. Sinon, un peu partout, il y a un jeu de joints creux, de blanc, de bois. Les inspirations : le Japon, New York, Donald Judd ! La fondation nous avait profondément marqués. Et l'envie, aussi, d'un intérieur serein. On a ouvert toutes les perspectives pour être le long du canal, en vue dégagée. Et pour l'aspect intemporel qui m'importe : le bois, le blanc, l'inspiration plutôt japonaise, sobre. Du bois, de la terre cuite, de la pierre, au milieu de tout ça, un peu de vert : les arbres, le canal. Mes axes essentiels de l'architecture sont simples : la lumière - on veut un endroit où l'on se lève à l'Est avec le soleil et où l'on se couche à l'Ouest pour que le soleil nous accompagne. Ensuite, la matière : elle ne se démode pas, est intemporelle. Mon objectif, c'est qu'on se sente bien chez soi maintenant, mais aussi dans 30 ans. Dans mes chantiers, j’essaie d'utiliser les matériaux disponibles sur place.

Pas vraiment. On a mis des embouts sur certains coins de meubles, et basta. Avant qu'il arrive, j'avais l'impression que toi, Brice, ça te faisait un peu peur. Il est maniaque. Il ne voulait pas que Rocco joue dans le salon.

Ça, j'ai lâché.

Il y mes petits bonhommes du Japon. Et mes pixies, ces petites figurines dans des scènes parisiennes, que j'adore. Qui voisinent avec mes céramiques : certaines sont de moi, d'autres d'amis, ou rapportées de voyages. Et notre canapé Togo que Brice a eu en cadeau pour ses 40 ans. On n’était qu’amis à l’époque et j’avais participé à la cagnotte Leetchi ! (rires) Il a une assise d’un confort inégalé, près du sol pour que Rocco puisse y grimper tout seul. Il est léger alors on le déplace facilement pour transformer le salon en espace de jeu. Avec nos suspensions Akari et les appliques Perriand ça fait partie des intemporels du design qu’on prend plaisir tous le jours à regarder et à utiliser.

Il se trouve qu’on a beaucoup d'amis artistes et qu’on aime être entourés de leurs œuvres : Géraud Soulhiol et Steeve Bauras, François Bianco qui a fait cette photographie d’Athènes tirée sur plaque d'acier. Et si je devais parler d’un meuble, je citerais la table qui sépare notre cuisine de notre salon, elle est centrale et on l'a vraiment imaginée comme ça. J'avais ce fantasme de voir Rocco grandir avec une table familiale, simple, multi-usages : on y mange, dessine, parle. Esthétiquement, je voulais cette alcôve dont se détache la table, avec ce côté très chaleureux. Elle ne risque rien, on peut tout lui faire : le plateau est en contreplaqué.

Le Sunny, avenue Sécrétan, un restaurant type dinner américain où on adore prendre le petit-déjeuner au soleil. Le combo pancake œuf brouillé et bacon est imbattable, la tarte aux myrtilles envoie aux US et on y a fêté le premier anniversaire de Rocco ! Désirée Café, rue de Meaux, pour acheter des fleurs de saison et de la région. Et aussi le menu du midi avec beaucoup d’options végétariennes soignées. Buna Bet, rue de Meaux, un magasin de café ouvert récemment avec 3-4 petites tables seulement, et pourtant très convivial grâce aux baristas. Parpaing, rue Tandou dont la description en vitrine dit tout : microfournil et cave nature. Enfin le marché de Joinville, marché populaire qui ressemble à celui d’Aligre.

C’est un media que je consulte religieusement depuis ses débuts. En déco je suis un cœur d’artichaut, j’aime autant le style minimaliste que le kitsch, l’extravagant ou l’accumulation. Je garde en mémoire certains intérieurs qui m’ont fait fantasmer par leur façon de mêler les genres. Les portraits de famille permettent de se projeter dans les lieux. 

Je porte un œil très attentif au média, et particulièrement aux portraits de famille. J'aime voir ce rapport entre le moment où un intérieur est conçu et le moment où il prend vie, lorsqu'il est habité. C'est avant tout pour cela que nous façonnons des espaces.

qu’on aurait adoré placer si on avait eu plus de place.

Les

so 70's !