Familles
Entre le bassin d’Arcachon et Bordeaux, une néo-orangerie perdue dans la campagne
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Chez
Anne-Laure Mais, Edouard Moreau et Adèle, 3 ans
Elle est postée là, au milieu de nulle part, enveloppée de la nature environnante. Anne-Laure Mais-Moreau, créatrice de la marque Musier, et son mari Édouard Moreau, entrepreneur, ont choisi de situer leur maison de vacances familiale « au milieu de la carte » : à la fois proches et éloignés de Bordeaux et d’Arcachon, dans une campagne isolée juste ce qu’il faut. Là, ils ont imaginé leur néo-orangerie : les larges arcs plein cintre en verre scandent la façade de cette maison à laquelle on a supprimé l’étage pour en révéler toute la hauteur sous plafond. À l’intérieur, quelques chambres, des salles de bains aux airs de début XXe, une vaste pièce à vivre toujours ouverte et donnant sur la piscine et les oliviers. The Socialite Family s’est invité pour une orangeade et quelques cannelés.
Lieu
Bordeaux
texte
Elsa Cau
Photographies et Vidéos
Clothilde Redon, Carine Bouhier
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TSF
Anne-Laure, Edouard, qui êtes-vous ?
Anne-Laure
Je suis la fondatrice et directrice artistique de la marque Musier et je suis aussi créatrice de contenus.
Edouard
Je suis le gérant d'une entreprise de travaux publics dans le bassin d'Arcachon, je suis le mari d'Anne-Laure et le père d'Adèle.
TSF
Quel est votre parcours, à chacun ?
Anne-Laure
J'ai un master en marketing et management commercial international. Mais mon premier boulot, c'était community manager. Parallèlement à mes études, j'avais lancé un blog qui m'a permis de trouver ce premier travail. C’est pour cette raison que je suis venue à Paris. J’y suis restée deux ans mais mon blog a pris de l'ampleur et me permettait de mieux vivre qu'avec mon boulot. Donc, je me suis lancée, en 2014. Et en 2018, je créais ma marque de vêtements pour femmes, Musier.
Edouard
De mon côté, j'ai étudié dans une école de commerce à Bordeaux. Après l'obtention de mon master en marketing international, j’ai habité pendant deux ans en Asie du Sud-Est, à Hong Kong, dans le sud de la Chine ; je travaillais alors sur des accessoires d'une marque de caméras de sport extrême. Après, j'ai vécu à Londres pendant trois ans, où j’exerçais dans les médias de sport extrême. Anne-laure m'a rejoint pendant un an et demi. À notre retour en France en 2017, on a décidé de rentrer chez nous, à Bordeaux et près du bassin d'Arcachon. C'est là que j'ai repris l'entreprise de travaux publics familiale. Nous avons une vingtaine de salariés.
TSF
Avez-vous toujours su que vous alliez vous réinstaller dans votre région ?
Edouard
Moi, oui.
Anne-Laure
C'est chez nous, ici. On se voyait mal élever des enfants dans les grandes villes dans lesquelles on a vécu. Bordeaux a toujours été notre point de chute, dans notre esprit. On s'est rencontrés à Biarritz, en plus. Et puis, avec un enfant… C'est vrai que de la voir grandir ici, dans un environnement naturel, c'est chouette. C'est aussi une maison d'amis, on y fait de grandes tablées, tout est toujours ouvert. L'hiver, on fait de grands feux de cheminée... Là, on la voit comme une maison d'été, mais c'est aussi une super maison d'hiver ! Tout le monde s’y sent bien, je crois.
TSF
Dans quel environnement avez-vous grandi, et comment a-t-il influencé vos goûts ?
Anne-Laure Mais
Je suis née à l'île de La Réunion, mais comme je suis arrivée en métropole à 3 ans, je n'ai pas de souvenirs de cette période. J'ai grandi dans le Pays basque, près de l'océan, mais ma famille, du côté de ma mère, est Espagnole. Il y a une vraie fibre artistique dans ma famille. Ma grand-mère était peintre. Ma mère est passionnée de brocante. Chez nous, le garage est une caverne d'Ali Baba. Toute la vaisselle d'ici est chinée par ma mère. C'est une passion familiale !
Edouard
J'ai grandi entre la Charente-Maritime à Jonzac et le bassin d'Arcachon du côté de ma mère. Les pins, le bateau, l'océan : on a grandi dans des environnements similaires ! J'ai eu une enfance très sportive, avec le surf que j'ai commencé à 10 ans, le rugby ensuite, le ski... La déco n’était pas un élément essentiel de mon environnement, non… Mais les travaux, oui !
TSF
Comment avez-vous découvert cet endroit ?
Edouard
Moi, je cherchais à retrouver l'esprit de mon enfance, une maison isolée au milieu de la pinède, dans les Landes. Ici, on est proches de Bordeaux, d'Arcachon, de l'océan, pas très loin des vignobles et des châteaux du Médoc... On est un peu au milieu de la carte, c'est parfait.
Anne-Laure
On s'est mariés dans le Médoc, pas dans un château, dans une maison qui ressemblait un peu plus à un mas provençal et qui, surtout, possédait une orangerie dans laquelle on a fini la soirée. Cette architecture rectangulaire avec de grandes arches ouvertes, beaucoup de lumière et de hauteur, nous avait vraiment marqués. On était tombés sous le charme de cet espace-là. Il y a quelques années, on a eu l’envie de trouver une maison secondaire, pas très loin de chez nous et isolée. Un jour, sur le chemin du retour après une visite, on a vu cette maison, qui n'était pas en vente. Le lendemain matin, on regarde les annonces comme tous les jours sur Leboncoin, et on la voit. C'est une maison des années 1970, rectangulaire sur deux niveaux avec un balcon. En bas, les garages, en haut, les espaces à vivre comme on les pensait à l'époque. Nous, on avait déjà ces grandes ouvertures de baies vitrées façon orangerie en tête, on a pensé que c'était la structure idéale. Deux mois plus tard, on avait les clefs. Mais il fallait se projeter : on a enlevé un étage.
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TSF
Avez-vous réalisé beaucoup de travaux ici ? Quel a été le plus gros défi ?
Edouard
Ah ça, oui. La démolition. On a conservé la structure de la maison mais à l'intérieur, tout a été cassé : il restait quatre murs et la toiture. On a modifié les ouvertures de façade et le plancher intérieur. On a fait du gruyère, en supprimant presque l'intégralité du plancher dans la maison ainsi que tous les balcons périphériques. On a eu deux chances : il n'y avait pas de murs porteurs, donc tout était démolissable à l'intérieur et on pouvait conserver le toit. Bref, deux ans de travaux, mais qui se sont très bien déroulés.
TSF
Parlez-nous du décor que vous avez voulu mettre en place.
Anne-Laure
Enfant, j'ai passé toutes mes vacances en Espagne et Édouard et moi sommes beaucoup allés en Italie. L'esthétique méditerranéenne me plaît donc beaucoup. Ici, on a essayé de coller à cet esprit. D'abord, les murs blanchis à la chaux ont leur importance. Attention, c'est une application spéciale : elle est effectuée à la française, tout à fait verticale. L'idée était de s'inspirer des palazzi qu'on voit dans les Pouilles, plus largement des murs méditerranéens. Au sol, nos carreaux de ciment de l'entrée rappellent aussi cette idée. Pour la décoration, j'ai tout chiné, au fur et à mesure. Je n'achète pas dans les ventes aux enchères, je chine plutôt sur Leboncoin ou Selency, en brocante aussi. Il y a certaines pièces récupérées chez ma grand-mère. Je n'avais rien de très précis en tête. Ma seule contrainte, c'était de ne pas partir dans tous les sens, qu'il y ait une harmonie de décor ; et parce qu'on voulait louer, il fallait calmer le jeu de la déco, faire quelque chose d'assez serein et neutre, tout en essayant d'être un poil atypique.
TSF
Cela ne lui manque pas, à Adèle, d'avoir une chambre spécifiquement « d’enfant » ?
Anne-Laure
Elle a une chambre à Bordeaux, mais elle n'y passe jamais la nuit... Elle finit toujours dans la chambre des parents : on y dort beaucoup mieux (rires). Autant en profiter, cela étant dit, parce que dans peu de temps, elle nous claquera la porte au nez !
TSF
Vous louez donc, aussi.
Edouard
Cette maison, c’est une vraie pierre à l'édifice de notre projet de vie. On voudrait en faire un business, doucement, faire d'autres locations de vacances plus tard... C'est un challenge, parce qu'on voit bien en ce moment que beaucoup de maisons sont rachetées dans le bassin d’Arcachon avec cette idée de location en tête. Ici, c'est un défi touristique parce qu'il n'y a rien autour, il faut réussir à attirer les gens. On profite de la maison quand elle est disponible, surtout en hiver. Le reste du temps, on la loue pour rembourser les travaux ! Mais là, on s'y est quand même bloqué une semaine en famille cet été.
Anne-Laure
On a créé quelque chose d'unique. Et ça attire des locataires qui pensent comme nous : quand on part en vacances avec des copains, on aime être paumés au milieu de nulle part, tout en étant proches si besoin de la plage, l'aéroport, etc.
TSF
Parlez-nous de quelques pièces que vous aimez particulièrement ici.
Anne-Laure
La pièce maîtresse, pour moi, c'est la table de salle à manger ancienne et espagnole. C'est le premier élément que j'ai acheté et que je voulais. Je l'ai trouvée chez un antiquaire dans le sud-est de la France. Sinon, les suspensions dans la pièce à vivre sont un bon exemple de Do it yourself ! De toute la décoration, les luminaires ont constitué l'élément le plus compliqué à composer. Le vintage, cela dépend de la trouvaille et c'est souvent cher. Le neuf ne convenait pas et s’avérait très cher aussi. Pour cette pièce, nous avions en plus la condition du monumental : les luminaires devaient correspondre à la grande taille du séjour. Donc, je m'y suis collée ! J'avais envie d'un drapé. J'ai acheté une structure d'abat-jour et une pièce de coton, puis une moustiquaire que j'ai insérée à l'aide d'un velcro entre le tissu et la structure. Je suis très fière de ce détail : rien n'est sali par les insectes volants et cela demeure simple de changer l'ampoule en cas de besoin : scratch ! J'ai enroulé le drap de coton sur la ceinture métallique et l'ai cousu.
Edouard
La cheminée, qui n'existait pas et qu'on a montée. Ça, c'est mon bébé, mon objet ! On est allés la chercher à Pau avec un copain, en remorque. Une heure trente pour la charger, autant pour la décharger, deux jours pour la monter puis la sceller ! Sinon, je tiens à préciser que j'ai contribué à la décoration : Anne-Laure a choisi et moi, j'ai mis en place (rires).
Anne-Laure
Oui, on pense souvent que ça vient de moi, mais il a des idées très arrêtées quand même. Tout relevait de la négociation !
TSF
Quelles sont vos bonnes adresses aux alentours ?
Anne-Laure & Edouard
Le Porge Océan pour profiter d’un beau coucher de soleil. Chez Marius (1, rue de Toulouse-Lautrec 33950 Lège-Cap-Ferret), les meilleures pizzas du bassin. Le marché de Claouey pour l’offre et l’ambiance. Pour les plus motivés, le bistrot de Peyo (avenue du Monument, 33970 Salins) qui fait les meilleures tortillas du coin, dont Adèle raffole ! Et bien sûr, un classique du Cap-Ferret, Chez Hortense (26, avenue du Sémaphore 33970 Lège-Cap-Ferret), les meilleures frites et les meilleures soles sans oublier les meilleures moules.
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Coup de cœur pour le pouf Rotondo en velours tigre… si seulement notre dressing avait été plus grand, il aurait tout de suite eu sa place !
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TSF
Quelles sont vos actualités ?
Anne-Laure
Le lancement de la prochaine collection Musier, des collaborations dans le domaine de la déco…
Edouard
Des projets d’aménagements au Cap-Ferret.
TSF
Que pensez-vous de The Socialite Family ?
Anne-Laure
Du design au juste prix avec une offre pointue qui se démarque : tout ce qu’on aime. J’ai toujours aussi adoré le média, j’aime découvrir les intérieurs des différentes familles que vous présentez. Je regarde souvent quand je cherche de l’inspiration.
TSF
Quelles sont vos pièces préférées dans notre collection ?
Anne-Laure
J’adore le look art déco et intemporel de la
le mélange de chrome et de verre fumé est un grand classique. Le
c’est notre dernier achat ; là aussi j’ai été séduite par le look art déco, il est assez unique ! Et coup de cœur pour le pouf
si seulement notre dressing avait été plus grand, il aurait tout de suite eu sa place !
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