Inspiration

The Socialite Family & Sarah Martinon

Au cœur de l’hiver, on se love dans des matières réconfortantes, issues de savoir-faire ancestraux, et en attendant le printemps, on se réchauffe au contact de motifs rêvés, pensés comme des échappées vers la lumière et le souvenir. La toute dernière collaboration entre The Socialite Family et la dessinatrice et graphiste Sarah Martinon évoque cet entre-deux hivernal avec deux pièces, une

numérotée et une paire de

, axées autour d’un paysage fantasmé et onirique. Une fois encore, l’artisanat était au cœur des recherches menées par notre studio de création et l’Italie, le glamour des années 1970, le souvenir d’enfance sont autant d’inspirations que partagent notre fondatrice et directrice artistique, Constance Gennari, avec Sarah Martinon. Qu’ont-elles voulu dire, avec Il cielo in una stanza (“Le ciel dans une chambre”) ? Entretien croisé.

TSF

Comment vous êtes-vous rencontrées et comment est née l’idée d’une collaboration ?

Constance

C’était il y a trois ans. J’avais vu le travail pour la mode de Sarah, notamment pour la marque Françoise. De fil en aiguille, j’ai découvert ses dessins, notamment sur tissu. Je l’ai contactée, puis j’ai été en lien avec son agent et nous avons commencé à discuter pour imaginer quelque chose ensemble.

Sarah

Ensuite, nous avons beaucoup échangé et je lui ai montré les décors panoramiques, les paysages et les fresques que je créais. C’est là que nous avons décidé de réfléchir à un paysage ensemble. Au départ, nous ne savions pas quel serait son support final, tapisserie, paravent ou papier peint… On a alors parlé des souvenirs d’enfance de Constance.

Constance

J’ai toujours aimé le lac du bois de Boulogne où l’on se promenait quand j’étais enfant. Sarah a tiré le fil de ce souvenir pour en faire un paysage un peu onirique, qui n’appartient pas tout à fait à la réalité…

TSF

Quelle était votre envie commune pour cette collaboration ?

Sarah

J’ai voulu rendre un effet très miroitant, très flottant dans ce paysage rêvé. On y voit les reflets de petites îles, on ne sait plus trop ce qui est arbre, buisson, terre, eau. L’importance des couleurs est ici réelle. J’ai été inspirée par les paysages fantasmés des peintres symbolistes, mais aussi par ceux de Félix Vallotton, sans oublier le travail de Bernard Nevill avec ses motifs pour Liberty of London dans les années 1970. Je suis obsédée par les couleurs. Il y a aussi quelque chose du cinéma italien peut-être. Nos deux univers se retrouvent souvent là, dans l’Italie, puis aussi dans la mode avec des enseignes mythiques comme Biba, chez certains décorateurs telle Madeleine Castaing.

Constance

Dans l’une des pièces finales – la tapisserie –, la touche, les fondus et les nuances, de même que les couleurs, sont traduits à merveille. C’est grâce aux artisans de Tissage des Flandres, basés à Lys-lez-Lannoy, dans le nord de la France (le bassin historique de la fabrication textile), avec qui nous avons fait équipe.

Sarah

Le détail technique intéressant concernant d’ailleurs la tapisserie, c’est que nous n’avons pas voulu d’aplats de couleurs, de grandes étendues de couleurs uniformes : cela en a fait un carton idéal à reproduire en tapisserie, en tissage, visiblement.

TSF

Qu’appréciez-vous mutuellement dans vos univers respectifs ?

Constance

Moi je pense que ce sont des références communes qui nous ont réunies : l’Italie, les années 1970 et un certain glamour, les couleurs, la joie. Un univers assez onirique aussi. J’adore !

Sarah

J’aime le fait que The Socialite Family ne craigne pas l’usage de la couleur, qu’on retrouve partout dans la marque, dans vos laques très éclatantes par exemple.

TSF

Décrivez-nous, en quelques mots, l’esprit de cette collaboration.

Sarah

Une échappée, comme dans les tableaux de la Renaissance, vers un autre paysage. Comme une fenêtre qui ouvrirait vers un autre monde. Une nouvelle vue à installer sur le mur.

Constance

D’ailleurs, c’est son nom : « Le ciel dans la chambre » ! Un paysage très contemplatif, à observer à l’infini, dans lequel on s’engouffre, on découvre toujours de nouveaux détails, de nouvelles nuances, de nouvelles interprétations. Quelque chose de très intime, finalement.

TSF

Quand avez-vous décidé que ce paysage deviendrait une paire de rideaux et une tapisserie ?

Constance

Le rideau, c’est une idée qui est venue assez tôt, je crois. Avant la tapisserie. En réalité, on ne savait pas trop vers quoi on se dirigeait dans un premier temps, avec ce paysage. Nous voulions exécuter un design ensemble, issu de nos imaginaires, et laisser reposer, pour voir…

Sarah

C’est Constance qui a eu l’idée d’une tapisserie, après quelque temps.

Constance

J’aime la tapisserie, j’aime cet artisanat qui est vraiment un travail de précision. J’achète souvent des tapisseries anciennes pour mon domicile, en vente aux enchères, par exemple. J’avais envie que notre marque mette en valeur ce si beau savoir-faire qui continue d’exister par la main d’hommes et de femmes qui y consacrent leur vie ! Il ne s’agit pas d’un art désuet, mort, bien au contraire. Je pense même qu’il y a dans l’air un vrai regain d’intérêt pour la tapisserie, depuis quelques années.

TSF

Parlez-nous de la production des pièces.

Constance

Les tisserands travaillent sur métiers Jacquard. Ils viennent croiser cinq couleurs de fils pour créer en réalité des milliers de couleurs visuelles : c’est ça, le vrai savoir-faire du tissage jacquard. En partant d’un dessin original, on crée le carton, avec des codes couleurs issus de calculs complexes et d’essais de précision, qui servira de base au tissage de la tapisserie. On gère la tension des fils, la vitesse du tissage, etc. Et les artisans se mettent au travail à l’aide de machines mécaniques. Concernant les rideaux, nos ateliers partenaires italiens tissent une toile sur laquelle vient s’apposer une impression digitale du paysage.

TSF

Qu’est-ce qui vous a marquées dans la collaboration avec Tissage des Flandres pour la fabrication de cette tapisserie ?

Sarah

Le travail des artisans est très impressionnant. Ils font véritablement corps avec leur machine : en touchant à peine, en écoutant le bruit des lamelles, ils savent identifier un fil qui casse, une erreur. D’ailleurs, ils disent souvent que la tapisserie est vivante, qu’ils ont besoin de travailler sans bouchons d’oreille pour l’écouter. Et qu’elle bouge avec l’air selon la saison, la température, l’humidité et même l’heure de la journée. Parfois, les intempéries les empêchent de tisser pendant plusieurs jours, parce que le fil n’a pas la souplesse qu’il devrait avoir, ou une autre caractéristique… La tapisserie se tend, se détend selon les moments. Comme un être.

Constance

C’était un bonheur, un vrai luxe, de pouvoir travailler avec ce savoir-faire ancestral apposé à ce dessin contemporain.

Sarah

C’est aussi une affaire d’humains. Saluons notamment l’enthousiasme de Marc-Antoine Kerkhof. Il est habité par son métier !

Constance

Et Caroline, la magicienne des couleurs… Elle est celle qui a réussi à trouver le ton et les nuances exactes, à être la plus juste dans les couleurs de cette tapisserie. Car en tapisserie, une couleur n’est pas seulement une couleur, c’est un mélange de fils dont on n’a pas idée, qui s’entrecroisent. Les couleurs finies sont souvent indéfinissables, parce que cela se joue à une nuance près.

TSF

Comment imaginez-vous vivre avec ces pièces ?

Sarah

Concernant la tapisserie, je la placerais où il manque une fenêtre…

Constance

Au-dessus d’un lit, comme une tête de lit. Ou bien d’un canapé, d’un buffet. Pour la regarder tout le temps ! D’ailleurs la tapisserie, ça se patine, ça se vit, ça évolue et ça bouge. Les rideaux se placent devant n’importe quelle fenêtre : fermés, ils évoquent un paysage différent… C’est peut-être une prise de risque un peu moindre par rapport à la tapisserie.

TSF

Pourquoi et pour qui avez-vous conçu ces créations ?

Sarah

Pour nous-mêmes, avant tout ! (Rires)

Constance

Des gens de tous horizons et de tous âges. La tapisserie n’est pas vieillotte ! Son dessin est moderne, sa matière est chaleureuse. Elle réconcilie les générations et éveille n’importe quel intérieur.

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