Familles
A Paris, comme une maison au coeur du Marais
Chez
Stéphanie Roger, Thomas Buisson Salomé, 17 ans et Gaspard, 21 ans
Le feu crépite dans la cheminée, chauffant les dalles en pierre blanche du sol. Quelques notes de piano résonnent. On pioche un livre dans la grande bibliothèque, avant de pousser l’une des belles portes en bois ancien, celle qui nous sépare de la chambre. Dehors, sur le patio aux plantes persistantes, souffle comme un air de campagne. Pourtant, nous sommes en plein Paris. Au cœur, même, de la capitale. Dans cet appartement familial aux airs élégants de maison de campagne, Stéphanie Roger, fondatrice il y a une dizaine d’années du concept store joaillier WHITEbiRD, a posé ses valises avec toute sa famille. The Socialite Family s’est invité, le temps d’une visite.
Lieu
Paris
texte
Juliette Bruneau
Photographies et Vidéos
Valerio Geraci
TSF
Stéphanie, Thomas, pouvez-vous vous présenter ?
Stéphanie
Je m’appelle Stéphanie Roger, j’ai quatre enfants et un mari délicieux ! je travaille depuis un peu plus de trente ans dans l’univers du luxe et plus particulièrement du bijou. J’ai fondé WHITEbIRD, un écrin pour les joailliers créateurs du monde entier en 2010. Aujourd’hui, nous exposons une cinquantaine de créateurs dans trois boutiques parisiennes et sur notre e-shop Whitebirdjewellery.com.
Thomas
Je m’appelle Thomas Buisson et j’ai une femme délicieuse et très indulgente ! Je travaille moi aussi dans l’univers du luxe et plus précisément de la beauté. Après une carrière opérationnelle chez Chaumet, Diptyque et Aesop, j’investis actuellement pour le compte d’un corporate dans mes domaines de prédilection. J’aime aussi les voyages en famille, le piano et faire la cuisine.
TSF
Stéphanie, comment votre œil s’est-il formé ?
Stéphanie
J’ai été entourée de belles choses dès mon plus jeune âge, mes parents se sont installés quand j’avais 4 ans en province dans une maison ancienne en pierre, qu’ils ont restaurée, et nous y avons vécu jusqu’à mes 17 ans. Ils avaient également un vieux gréement en bois sur lequel nous naviguions en été. Mon parrain a aussi joué un rôle important car il m’a beaucoup gâtée en m’offrant de beaux objets de qualité. J’allais souvent le voir à Paris, il avait un certain art de vivre. Après mes études, j’ai travaillé chez Cartier, puis Chaumet et Dinh Van que j’ai dirigé de 1998 à 2005… le beau était partout !
TSF
Faites-vous un lien entre décoration et joaillerie ?
Stéphanie
On dit d’un bel appartement que c’est un bijou, non ? La décoration, c’est avant tout une histoire de proportions, de perspective, de respiration, de textures… En fait, ce n’est pas si différent du bijou. Bien entendu, à une autre échelle. Nous avions envie d’un lieu relativement sobre et reposant pour l’œil mais avec quelques détails d’exécution vraiment aboutis. Une poignée en bronze, un galbe sur une moulure en plâtre, un biseau sur le pan d’une porte de placard… c’est finalement assez proche du plaisir qu’on peut avoir à scruter le détail d’un serti ou l’éclat d’une pierre de couleur au soleil.
On dit d’un bel appartement que c’est un bijou, non ?
TSF
Pour repenser les volumes de votre intérieur, vous avez fait confiance à l’agence d’architecture de Jean-Philippe Bonnefoi. Expliquez-nous ce choix.
Stéphanie
Thomas et moi connaissons Jean-Philippe Bonnefoi depuis longtemps. Il a commencé à travailler chez AESOP pendant ses études aux Beaux-Arts peu après l’arrivée de Thomas en 2009. Aujourd’hui, il est responsable du département architecture pour l’Europe et fait quelques missions extérieures de temps à autre. Nous apprécions beaucoup sa sensibilité mais aussi sa capacité à simplifier, épurer, ainsi que son sens du détail. Nous avons travaillé tous ensemble sur le projet et Thomas et lui ont une grande complicité. Il est également très doué pour dénicher des pièces vintage peu communes. Je crois que nous surfons sur quelque 30 à 40 sites de mobilier et d’objets vintage à nous trois.
TSF
Cet appartement est un véritable écrin de verdure à Paris. Avec ses murs enduits et son carrelage ancien, cette enveloppe évoque avec chaleur le Sud. Quelles ont été vos inspirations pour le brief initial de sa rénovation ?
Stéphanie
Nous sommes partis d’une page blanche et pas d’une collection d’images de référence. Les murs chaulés, les angles arrondis sont peut-être le fruit de notre désir enfoui de prolonger l’été et de retrouver un peu des architectures cycladiques et islaises à Paris. Mais il y a aussi une inspiration scandinave dans le traitement des volumes, des perspectives, du mobilier et dans le choix d’une palette restreinte afin que toutes les pièces puissent résonner entre elles. L’espace a été traité comme un tout et Jean-Philippe a su intégrer nos souhaits et célébrer les nombreuses imperfections du lieu sans essayer de les gommer. L’appartement s’articule autour de la terrasse qui est visible de toutes les pièces et en est le point névralgique avec son allure de forêt vierge.
TSF
Avez-vous une pièce favorite – qui s’intégrerait selon vous parfaitement dans votre intérieur – dans notre collection ?
Stéphanie
La lampe Marta couleur brique irait très bien dans notre chambre !
TSF
Des adresses de prédilection dans le Marais à nous communiquer ?
Stéphanie et Thomas
Nous aimons aller dîner au Capitaine, impasse Guéménée, un endroit vivant et délicieux.
TSF
Où vous retrouverons-nous prochainement ?
Stéphanie et Thomas
Nous pourrions nous retrouver à l’île d’Yeu où nous avons acheté et rénové une très ancienne maison de pêcheur il y a une dizaine d’années. Mais nous adorons voyager et découvrir de nouveaux endroits en particulier autour de la Méditerranée. Alors ce pourrait être aussi à Tanger, Tinos ou Pienza.