Familles
Minimalisme bétonné et empreinte seventies : la maison de la fondatrice du Satnam Club
Chez
Séverine et Jérome Hermary, Roméo 16 ans
L’histoire de Séverine Hermany et de sa famille avec cette maison commence comme beaucoup d’autres. Un désir de changement, la magie d’une annonce qui tombe au bon moment. Et puis le coup de cœur ! Dans son cas, celui pour une construction résolument 1970 conçue par l’architecte Patrick Maxwell ayant conservé tout son caractère brut et son minimalisme initial. Le début d’une nouvelle vie à Bordeaux pour cette Canadienne de naissance (et de cœur) désireuse de quitter Paris malgré une vie adorée, jalonnée de multiples aventures. Aventures qu’elle aura eu à cœur de poursuivre dès son installation ici, cela fera deux étés maintenant. Car Séverine a soif d’apprendre et une envie viscérale de transmettre. Plus particulièrement ce qui l’anime personnellement et professionnellement depuis des années : « le beau, le juste et le collectif ». Un chemin amorcé il y a plus de 15 ans déjà avec la rencontre d’un maître zen, Thich Nhat hanh. Une nouvelle manière de se présenter au monde, incluant les pratiques de la méditation et du yoga, que la communicante a décidé de partager au plus grand nombre grâce à la création du Satnam Club. Un temple de 400 m² dédié au bien-être, pensé comme un véritable espace de vie et de rencontres où Séverine et son équipe ont réussi à réunir ses disciplines favorites mais également une cantine healthy et des espaces consacrés aux soins. Son souhait ? Que chacun se sente ici chez lui. Un discours sincère, empreint d’une énergie singulière. Celle-là même qui donne à l’intérieur de Séverine toute sa force. Sa chaleur. Car oui, c’est bien la première chose qui – étonnement – se dégage de cette enveloppe de béton. Une sensation de plénitude renforcée par l’omniprésence de pièces chinées et d’accessoires aussi réconfortants que peuvent l’être les généreux tapis qui se succèdent au sol. Des habits de choix qui contrastent agréablement avec l’impression de vivre dedans/dehors, faisant décidément de ce nid familial un lieu multiple mais surtout vivant et bienveillant, à l’image de ses occupants !
Lieu
Bordeaux
texte
Caroline Balvay
Photographies et Vidéos
Eve Campestrini
TSF
Séverine, pouvez-vous vous présenter ?
Séverine
Je suis canadienne de naissance et de cœur et c’est sans doute ces racines empreintes de liberté qui me poussent à vivre ma vie comme une grande aventure ! Communicante et entrepreneure dans l’âme, j’ai vécu de longues années à Paris à la tête de grandes agences de communication, jonglant à cent à l’heure entre ma vie de Wonder maman et de Wonder woman. L’aventure et la soif d’apprendre m’ont permis de faire de merveilleuses rencontres et notamment de me mettre il y a plus de 15 ans sur la route d’un maître zen, Thich Nhat hanh. C’était le début de mon chemin vers la méditation, le yoga et une nouvelle façon d’être au monde. En 2018, nous avons quitté la vie parisienne pour venir nous installer à Bordeaux avec mon mari et une petite partie de notre tribu. L’aventure Satnam Club pouvait commencer ! Satnam Club est un temple dédié au bien-être en plein Bordeaux, alliant des cours de yoga à la cantine, et ce, sur plus de 400 m².
TSF
Racontez-nous ce projet professionnel, votre « véritable identité »
Séverine
Satnam Club est né d’une volonté de connecter plus fortement mes aspirations personnelles avec ce qui m’anime professionnellement depuis des années : le beau, le juste et le collectif. J’avais besoin de mettre plus de sens dans ma vie et, surtout, envie de partager avec un plus grand nombre les bienfaits des différentes expériences que j’avais pu faire à travers ma découverte de la philosophie du yoga. J’ai donc voulu créer une grande maison en plein centre de la ville où il fait bon se poser, pratiquer, se faire chouchouter et échanger.
TSF
Parlez-nous de votre maison. Comment l’avez-vous trouvée, depuis quand l’habitez-vous ?
Séverine
Le déménagement de Paris était prévu alors que nous n’avions toujours pas de maison pour nous accueillir à Bordeaux. Certes, le cahier des charges était complexe entre le garage à motos XXL, l’envie de verdure, la proximité de la ville, des écoles… Mais à un mois du départ, nous n’avions toujours rien. Et puis, un jour, la magie d’une annonce, la connexion au bon moment de mon mari et ma course folle à vélo nous ont conduits à cette maison quelque peu originale. Cela fera notre deuxième été !
TSF
De quelle manière ses espaces sont-ils desservis ?
Séverine
La maison est de plain-pied et la quasi-totalité des pièces circulent autour d’un patio. De grandes baies vitrées habillent ses deux façades principales, ce qui donne une impression de vivre dedans/dehors. C’est d’ailleurs, au-delà de l’esprit atypique de la maison, ce qui nous a séduits, mon mari et moi. Avec son empreinte résolument 1970 conçue par l’architecte Patrick Maxwell, elle a gardé tout son caractère brut et minimaliste initial. Du béton au sol et au plafond, des baies vitrées, des portes coulissantes en bois pour passer d’une pièce à une autre sans oublier les bibliothèques et l’espace vinyles qui avaient été intégrés.
TSF
Comment l’avez-vous investie ?
Séverine
C’est amusant, car lorsque j’ai visité la maison pour la première fois, je voyais déjà nos meubles et nos objets prendre leur place. Il y avait les pièces des années 1970 qui naturellement retrouvaient un univers commun mais, à la mise en place, même des pièces que je ne voyais plus dans notre précédent domicile prenaient une autre dimension. Par exemple, les photos posées sur le béton brut prennent une profondeur différente. Je suis très sensible à l’énergie qui se dégage d’un lieu et cela passe aussi par l’ambiance que l’on arrive à créer. Je me suis donc beaucoup amusée à imaginer un univers à la fois chaleureux et original comme nous aimons pour recréer un nouveau nid familial.
TSF
Beaucoup de photographies jalonnent votre maison. Pourquoi ?
Séverine
Nous aimons l’expression photographique non pas avec un œil de collectionneur mais parce que celle-ci nous parle. C’est donc à chaque fois un coup de cœur, une rencontre et la joie de lui trouver sa place dans notre intérieur. Les photos ne sont d’ailleurs pas toujours accrochées pour leur permettre de vivre à différents endroits de la maison sans être figées sur un mur.
TSF
Quel est l’artiste (ou les artistes, tous domaines confondus) dont l’œuvre vous émeut, vous passionne ou vous touche particulièrement ?
Séverine
J’aime beaucoup le travail de Charlotte Perriand. Sa modernité, sa créativité et sa vision du design comme un art de vivre. La vision, avant-gardiste et épurée, de Jean Prouvé, mêlée à ses qualités humaines, me touche également. Et puis, si je pouvais m’offrir une œuvre de l’engagé et talentueux Jean-Michel Basquiat, je serais ravie ! Sinon, j’ai un grand coup de cœur (plus accessible) pour les créations du photographe Sacha Goldberger.
TSF
Vous chinez également beaucoup. Quelle est votre plus « belle » (ou mémorable) trouvaille ?
Séverine
J’adore chiner et je trouve que chaque pièce ramène un petit bout de son histoire dans notre intérieur. Là aussi, c’est une histoire de coup de cœur sans savoir à l’avance l’endroit où la pièce trouvera sa place. Un souvenir de trouvailles mémorables : l’Emmaüs de Croissy-sur-Seine un 26 décembre 2014. Je décorais de nouveaux bureaux et cherchais quelques pièces pour donner de la personnalité. Ils venaient de recevoir un lot des années 1970, c’était fabuleux. Ma Fiat 500 s’en souvient encore ! (Rires)
"J’adore chiner et je trouve que chaque pièce ramène un petit bout de son histoire dans notre intérieur. Là aussi, c’est une histoire de coup de cœur sans savoir à l’avance l’endroit où la pièce trouvera sa place."
TSF
Dans quelle boutique / adresse nous conseilleriez-vous de nous rendre pour dénicher une perle rare, singulière ?
Séverine
Ce n’est pas facile car je n’ai pas de boutiques de prédilection. Je cherche, je me balade. J’adore les brocantes et à Bordeaux, je vais très régulièrement faire un tour à Saint-Michel. Quand je cherche une pièce particulière, je mandate Anne, de Vide Déco, qui sait dénicher des perles rares.
TSF
Y a-t-il une époque – ou, à défaut, un style – dont l’esthétique vous inspire particulièrement ?
Séverine
J’adore la créativité, l’épure et l’originalité des années 1970. Pour autant, ce que j’aime, c’est mixer les styles. Je n’aime pas les choses trop lisses ! C’est comme pour les personnes. N’est-ce pas le petit défaut, l’aspérité, le supplément d’âme qui donne le caractère et fait le charme ?
TSF
Quel est le moment de la journée que vous préférez vivre ici, en famille ou seule ?
Séverine
J’adore l’heure du réveil dans le salon quand tout le monde dort encore. Allongée dans le canapé, c’est comme si j’étais dans le jardin bercée par le chant des oiseaux. C’est le début de mon rituel avant d’aller retrouver mon tapis et mon zafu pour ma séance de méditation matinale.
TSF
Parlez-nous de vos adresses coups de cœur à Bordeaux et ses alentours. Quelles sont-elles ?
Séverine
Le quartier des brocanteurs à Saint-Michel et le marché haut en couleur des Capucins. Tching Tchang Tchong pour un délicieux thaï sur le pouce. La table du Cent 33 de Fabien et Émilie, un pur délice tout en décontraction. Un café chez l’Alchimiste avant de passer prendre mes fleurs chez ÂME. Et puis mes adresses mode, évidemment l’incontournable Inside Closet et le tout nouveau concept store La Gaîté de mon amie Sophie Favre.