Familles
Escale artistique singulière sous les toits parisiens.
Chez
Nicolas Lefebvre et Anahi, 6 ans
Dans tout l’univers et le travail de Nicolas Lefebvre, la femme est un point de départ. La mère, plus exactement. Déesse, à qui il voue une admiration sans limite. Car c’est bien grâce à la sienne que commence à se dérouler le fil conducteur de son œuvre. L’inspirant dans toutes ses compositions, elle lui a transmis, en plus d’une image inépuisable de l’amour maternel, une certaine sensibilité. Voyageant dès son plus jeune âge aux quatre coins du monde, Nicolas a parcouru les différents continents plus d’une fois. De l’Afrique à l’Amérique centrale (Mexique) en passant par l’Asie (l’Inde). S’inspirant sans relâche des émerveillements que lui procurent ces nombreuses découvertes, ce sont donc naturellement ces influences lointaines que l’on retrouve dans son art. Un art qu’il s’est inventé en donnant une nouvelle vie à des pièces et à des objets appartenant à ces contrées lointaines. Récupérés au fil des voyages et de ses curiosités. Comme un hommage aux terres qu’il a foulées, enfant, aux côtés de sa mère. De son père artiste et mentor, il retiendra la philosophie, la liberté et l’indépendance. Une confluence de valeurs et d’attirances bien définies qui tranche de manière solaire avec les normes établies. Rencontrer Nicolas, c’est changer d’air. Faire une escale, chaude et planante en plein Paris. The Socialite Family l’a rencontré chez lui, en compagnie de sa fille Anahi, l’intrépide, pour une visite des plus éclectiques, riche en anecdotes.
Lieu
Paris
texte
Caroline Balvay
Photographies et Vidéos
Constance Gennari
TSF
Nicolas, pouvez-vous vous présenter ?
Nicolas
J’ai 34 ans, j’ai grandi à Paris, où j’ai désormais installé mes ateliers et mon foyer. Après avoir effectué une quête personnelle d’études, de voyages et de découvertes d’horizons intérieurs et extérieurs, je suis devenu père, d’une merveilleuse sirène de 6 ans, Anahi, qui épanouit ma vie et mon art. J’ai la chance d’être très bien entouré, par ma famille et une constellation d’amis à l’esprit inspiré. Aujourd’hui, je réalise pleinement ma vie d’artiste engagé auprès de causes qui me sont chères (Pierre Rabhi, Paul Watson, des organisations pour un avenir meilleur), et avec lesquelles je peux faire résonner mon œuvre, en rendant hommage, en faisant ma part et en réenchantant notre multiple humanité.
TSF
Comment définiriez-vous votre travail ?
Nicolas
Mon travail consiste à assembler des objets anciens, à faire dialoguer des matières, des cultures, des époques pour célébrer nos racines communes. Je suis guidé par la figure de la croix de vie, déesse mère, divinité protectrice bienveillante, grâce à laquelle j’explore toutes les facettes de la magie créative.
TSF
Où trouvez-vous votre inspiration ?
Nicolas
Je trouve mon inspiration dans le voyage, dans les arts premiers, dans les objets qui me parlent, dans la nature, au bord de la mer, dans la mémoire collective.
TSF
Quelle éducation avez-vous eue par rapport à la décoration d’intérieur ?
Nicolas
J’ai grandi au milieu d’un univers classique entouré de mobiliers et de peintures anciennes. J’ai eu la chance de travailler avec des antiquaires atypiques au goût éclectique, tels qu’Axel Vervoordt, Jacques Lacoste, Jacques Delbos et de faire mes premières armes aux côtés de Maître Binoche, qui m’a permis de côtoyer les plus beaux objets d’art premier. J’aime mettre en scène mes endroits, chaque détail a sa place. Je suis très sensible à la scénographie qui m’entoure.
Mon travail consiste à assembler des objets anciens, à faire dialoguer des matières, des cultures, des époques pour célébrer nos racines communes.
TSF
Avez-vous un mentor ?
Nicolas
Mon baba (mon père), qui m’a toujours apporté amour, bienveillance et qui a commencé le travail qu’aujourd’hui je réalise en pleine confiance.
TSF
Vous avez beaucoup voyagé et fait le tour du monde plusieurs fois. Quelle serait votre destination de prédilection ?
Nicolas
J’aime me perdre dans le Sahara, à un rythme où l’on retrouve la connexion avec soi-même et avec les éléments. Essaouira la belle est pour moi une transition parfaite avant de revenir à la réalité.
TSF
Où allez-vous quand vous cherchez une pièce ? Un meuble ?
Nicolas
Je chine quotidiennement chez les antiquaires, dans les salles des ventes, aux déballages, aux puces et lors de mes voyages. J’ai même eu la chance d’aller jusqu’au Pérou d’où j’ai rapporté du mobilier de Jean Royère pour Jacques Lacoste une galerie parisienne.
TSF
Quelle est votre matière de prédilection ?
Nicolas
J’aime les matières, chacune de mes œuvres est un mélange de textures. Le bois, source de vie, me procure beaucoup d’émotions. J’aime mélanger les règnes minéral, végétal et animal, qui fusionnent naturellement.
TSF
La pièce que vous avez créée et dont vous êtes le plus fier ?
Nicolas
Mama, carrefour des cultures, mon nouveau bébé en gestation, plaque tournante démesurée, destinée à faire escale aux quatre coins de la Méditerranée. Ce réceptacle est recouvert du sable ou de la terre du pays accueillant l’œuvre. Sur ce désert intemporel, un dialogue d’objets anciens issus de diverses cultures vient célébrer l’union entre nos peuples, et nous rappeler nos origines communes.
TSF
Comment élevez-vous votre fille Anahi dans votre quotidien fait d’art et de sculptures ?
Nicolas
J’ai une grande complicité avec ma fille, je l’amène depuis toujours avec moi aux expositions, vernissages, foires mais aussi lorsque je chine. Elle prend un grand plaisir à venir à l’atelier, où elle s’exprime librement. Je n’hésite pas à lui demander son avis. Anahi aime, et m’aide à mettre en scène notre maison, cabinet de curiosités intime où l’on essaie de trouver l’harmonie.
TSF
Pouvez-vous nous donner une adresse à Paris qui vous fait du bien ?
Nicolas
Le marché d’Aligre, où j’aime commencer ma journée en savourant des fruits, c’est un marché aux trésors variés et aux rencontres étonnantes. Un carrefour hors du temps, où l’on peut trouver des objets d’ici et d’ailleurs et des saveurs qui me font rêver. Gracias a la vida!
Anahi aime, et m’aide à mettre en scène notre maison, cabinet de curiosités intime où l’on essaie de trouver l’harmonie.