Familles
Le loft new-yorkais d’un couple de réalisateurs en plein Paris
Chez
Lola Bessis, Ruben Amar et Ysé, 16 mois
C’est un couple de cinéma que l’on retrouve chez lui, à Paris. Il se prépare alors à présenter son dernier film réalisé à deux, Silver Star, sélectionné au festival du cinéma américain de Deauville en septembre. Lola Bessis et Ruben Amar sont réalisateurs, scénaristes et producteurs. Rien que ça. Avec leur court-métrage Checkpoint (2010), tourné à la frontière israélo-palestinienne et sélectionné au festival de Clermont-Ferrand, et leur long-métrage Swim Little Fish Swim (2013), le premier de la jeune femme, ils écument les festivals – une centaine en tout rien que pour ce dernier film – voyagent, s’installent à New York et engrangent assez d’images pour nourrir une bonne décennie de rushes à venir. Et puis, Lola Bessis joue. On la croise ainsi en Mélanie dans Monsieur et Madame Adelman de Nicolas Bedos (2017), ou en professeure de « conversation française » mademoiselle de Poitiers dans l’inquiétante série Pique-nique at Hanging Rock (2018). Et puis ? Paris. Lola y a grandi, mais a trop vu le monde pour s’enfermer dans un immeuble haussmannien. Ruben, lui, a connu la désuétude charmante des grandes maisons occitanes. Est venue s’ajouter à l’équation un nouvel acteur de leur quotidien : Ysé, un peu plus d’un an et le regard rieur. C’est dans l’Est parisien, dans l’appartement qui semble être un clin d’œil aux lofts américains, qu’ils ont posé leurs valises. Et où ils ne cessent de jouer avec les cloisons, ajoutant, supprimant, modulant les frontières et les espaces, à l’instar de leurs recherches dans le cinéma, de leurs envies, de leurs besoins. Ou disons plutôt : à la manière, justement, dont ils mènent leur vie.
Lieu
Paris
texte
Elsa Cau
Photographies et Vidéos
Valerio Geraci, Elsa David
Ysé, 16 mois, a adopté les courbes de notre
Notre vase
en céramique terracotta.
TSF
Lola, Ruben, qui êtes-vous ?
Ruben
Je suis Ruben.
TSF
Ce n'est pas la question la plus facile, j’en conviens !
Ruben
On recommence (rires). Je suis avec Lola depuis presque quinze ans. On a un bébé de 16 mois. Je suis réalisateur, scénariste et producteur de films.
Lola
Je suis comédienne et réalisatrice. On aime voyager, on aime chiner. Ruben et moi, on se définit beaucoup par le cinéma parce que c'est notre métier en ce moment, mais on a aussi plein d’autres projets !
TSF
En ce moment, que faites-vous ?
Ruben
On termine un film qu'on a tourné aux États-Unis, Silver Star, qu’on a d’ailleurs présenté en septembre au Festival du cinéma américain de Deauville. On a eu droit à une standing ovation et même à des applaudissements pendant la diffusion. On était comblés !
Lola
Ce nouveau film, c'est un road movie américain inspiré de ceux des années 1970, dans la mouvance New Hollywood, mais aussi ancré dans l'Amérique d'aujourd'hui. Et féministe ! Avec deux héroïnes assez éloignées des archétypes qu’on a l’habitude de voir au cinéma.
Ruben
On y aborde en filigrane les difficultés des États-Unis d'aujourd'hui. Ce sont deux héroïnes laissées pour compte de l’Amérique de Trump, des failles de son système judiciaire, policier et social.
Lola
Mais en même temps, c’est vraiment une comédie, assez pop et colorée, avec beaucoup d'espoir et qui a pour but de faire du bien aux gens et de leur permettre d’échapper un peu à la morosité actuelle. On a tourné dans le fin fond du New Jersey et du Kentucky, j’étais enceinte de 7 mois, comme le personnage du film. Les tournages, ça nous emmène parfois dans des endroits improbables, dans des conditions assez compliquées avec un enfant, avec des horaires inhabituels aussi.
Ruben
On a toujours plein de projets de films, mais on a aussi envie de développer un projet en lien avec notre expérience de jeunes parents.
Lola
Nous, on s'est demandé pourquoi si peu d'accompagnement existait lorsqu'on est jeunes parents. Alors qu'en fait, il y a beaucoup de gens qui sont passés par là et qui peuvent nous faire bénéficier de leur expérience. Et puis, on n'a pas tous envie de n'écouter que les conseils de nos parents et grands-parents. Souvent, ils en donnent beaucoup, mais ils ne sont pas sollicités et datent d’une autre époque (rires).
TSF
Vous avez donc eu envie de vivre différemment, après l'arrivée de votre enfant.
Ruben
On aimerait pouvoir passer plus de temps avec lui. Il évolue tellement vite, on ne veut rien rater !
Lola
J'ai dû retourner travailler quelques jours après mon accouchement, parce qu'on était en début de montage du film. Ç’a été chargé, difficile, intense. On n’imaginait pas à quel point ce serait physiquement éprouvant. Enceinte, j'avais beaucoup d'énergie. Je pensais que cela continuerait, alors que... pas du tout. Après toute cette période, on a envie d'essayer de prendre un peu de temps pour nous, de combiner nos quotidiens professionnels avec les besoins de notre fils. En tout cas, c'est un chamboulement à tous les niveaux. On ne s'en rendait pas compte, parce qu'on a toujours connu ce mythe des enfants de réalisateurs qui traînent sur les plateaux…
TSF
Vous avez beaucoup voyagé et vécu à l'étranger ensemble.
Ruben
Oui, à New York, à Los Angeles, à Londres.
Lola
On s’est rencontrés en Tunisie. Je m’apprêtais à aller faire une année d’Erasmus à Londres en cinéma. Et l'année suivante, on a tourné ensemble un court métrage, Checkpoint, à la frontière israélo-palestinienne, qui parlait indirectement du conflit. Juste après, on est partis vivre à New York où on a tourné notre premier long métrage, Swim Little Fish Swim. On a aussi vécu trois mois en Australie pour les besoins d'une série, Picnic at Hanging Rock, dans laquelle j’avais un rôle.
TSF
Où préférez-vous vivre ?
Lola
On a la bougeotte. Quand on n'est pas à Paris, Paris nous manque. Mais on a adoré New York. Et Melbourne, c'était vraiment génial. Mais c'est très loin de nos familles. En tout cas, on sait qu'on voyagera à nouveau. Cela nous paraît aussi important pour l'éducation de notre fils !
Autour de la table de salle à manger en bois, le couple a disposé des chaises signées Marcel Breuer chinées par leurs soins.
TSF
Quel est votre parcours, à chacun ?
Ruben
D’abord, une école de commerce dans laquelle je me suis assez vite ennuyé. Plus tard, j'ai participé à la création des premiers grands sites internet français à la fin des années 1990. Puis j'ai monté une start-up de trading online qui a été revendue à Vivendi. Avant d'éprouver le besoin de revenir à ma passion première : le cinéma, pour lequel j'ai repris des études à Londres, et tourné des courts métrages à Londres et New York, juste avant de rencontrer Lola.
Lola
Il me semble que, dans ma génération, beaucoup de gens du cinéma ont commencé par autre chose, souvent parce qu'ils voulaient s'assurer un avenir si ça ne fonctionnait pas. Moi, j'ai fait une prépa littéraire après le bac, option maths quand même, parce que je ne savais pas trop où j'allais (rires). Ensuite, j'ai trouvé une khâgne avec option cinéma, mais à Lille, parce qu'à Paris, on ne me voulait pas si je n’avais pas fait la première année de cinéma. Puis, je suis partie en Erasmus à Londres, avec l'envie de passer à la pratique qui me démangeait. Quand j'ai rencontré Ruben, il m’a appris qu’il existait des écoles aux États-Unis, en formation accélérée, qui sont peu onéreuses parce que non diplômantes : on peut prendre des cours à la carte. J'ai donc pris une année de césure pour participer à ces cours, très techniques, à New York. En parallèle, on arpentait les festivals de cinéma avec notre court métrage, Checkpoint. On y voyait beaucoup de films indés américains qui se faisaient avec trois bouts de ficelle, on y a aussi rencontré des équipes, des acteurs. On pensait : « Pourquoi pas nous ? » Un matin, Ruben m'a dit : « Viens, on fonce, on va faire un long métrage. » Et on l'a fait ! Il nous restait trois mois à New York. On savait qu'on devait rentrer à Paris pour que je finisse mes études. On a tourné dans notre appart, dans la ville, on a fait du porte-à-porte pour faire participer les gens. L'idée, c'était de mettre les acteurs au centre du processus artistique, avec beaucoup de travail sur des bases d'improvisation. Et j'ai joué dedans, ce qui m'a lancée en tant que comédienne, une carrière que je ne recherchais pas forcément, d'ailleurs. C'est comme ça qu'ensuite, j'ai joué dans une série en Australie, dans un film indépendant à New York et un autre à Paris.
Ruben
Il n’y a pas mal de réalisateurs maintenant assez connus, qui faisaient la même chose que nous, comme Sean Baker, qui vient d'avoir la Palme d'or, ou les frères Safdie, aussi.
Lola
Ainsi que Lena Dunham, avant qu'elle ne soit propulsée vers le succès avec sa série Girls. C'était un peu tout ce monde-là. Du bric et du broc, avec des idées mais pas de financement.
Ruben
Mais entre notre premier film et notre deuxième film américain, beaucoup de choses ont changé. L'arrivée de Netflix et autres studios a tout bousculé : tout le monde a du travail, il y a beaucoup de séries, de tournages. Alors on trouve moins de main-d'œuvre disponible pour tourner de petits films indépendants ! Le do it yourself tend à disparaître.
TSF
Les financements sont-ils différents selon que l’on travaille en France ou à l’étranger ?
Lola
En France, on a quand même la chance d'avoir, pour l'instant, un super système de financement avec les chaînes publiques, le CNC, les régions, qui n'existe pas du tout aux États-Unis, où il n’y a que des financements privés, quasiment jamais de distributeur en amont. Mais le côté négatif de notre système, c'est qu’il demande beaucoup de temps. Il faut constituer de gros dossiers. On passe devant un jury plusieurs fois, le scénario a le temps de ne plus être d’actualité ou de ne plus être en phase avec ce qu’on veut raconter : il y a moins de spontanéité. L’autre problème majeur en France est que le cinéma, c’est un tout petit milieu, où tout le monde se connaît et où se pratique beaucoup l’entre-soi. On parle des violences sexuelles et sexistes en ce moment, mais on n'en est pas encore au stade où la parole se libère sur le harcèlement moral et les abus de pouvoir.
Ruben
C’est souvent David contre Goliath, les gens ne disent rien car ils craignent de ne plus travailler – comme les victimes de violences sexuelles. Il y a beaucoup d’omerta, de rapports de force. Il faut s’entourer des bonnes personnes, constituer sa famille
TSF
Vous dirigez une société de production, ensemble.
Ruben
Les Films de la Fusée, oui. On a produit des films d'autres réalisateurs, et pas mal de pubs aux États-Unis.
TSF
Dans quel environnement avez-vous grandi et comment a-t-il influencé vos goûts ?
Ruben
J'ai grandi dans le sud de la France. Ma mère vient de Tunisie, mon père du Maroc et ils se sont rencontrés à Montpellier. C'est la Méditerranée avant tout, chez nous !
Lola
Quand je l'ai connu, Ruben avait quitté Montpellier mais sa mère et sa grand-mère partageaient toujours le très bel appartement familial ! Je me souviens des baignoires anciennes.
Ruben
C'était typique de ces intérieurs décadents de grandes familles désargentées. C’était grand, on vivait en tribu, avec des tentures de château. C'était très... cinématographique, comme décor ! À l'intérieur, j'ai vécu avec tout ce que ma grand-mère avait rapporté de Tunisie. Elle allait aussi souvent chez les antiquaires, aimait beaucoup le mobilier XVIIIe. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on vivait dans l'éclectisme.
Lola
À la mort de ta grand-mère, l'appartement a été vendu. C'était un peu triste parce que personne n'a vraiment voulu s'occuper des meubles et des objets. Quelque temps plus tard, il a pris feu. Alors qu'il n'y avait jamais eu de problème en cinquante ans...
Ruben
C'est comme s'il fallait que ça parte en fumée.
Lola
Pour ma part, j'ai grandi à Paris. Je suis partie pour Lille à 19 ans. Mes parents étaient séparés aussi. Mes origines sont tunisiennes et italiennes. Une partie de la famille est d'ailleurs repartie en Italie. Cela m'a tout particulièrement donné le goût de la bonne bouffe (rires) ! Mon grand-père maternel était un esthète – artiste dans l'âme, même – et nous étions très proches. Dans les années 1980, avant ma naissance, il avait une boutique de meubles des années 1950, ce qui n'était pas encore la mode. Comme c'était trop précurseur, ça n'a pas du tout fonctionné. Il a mené une vie assez romanesque. Il venait d'une grande famille italienne installée en Tunisie, elle aussi complètement désargentée. Ma grand-mère maternelle est aussi italienne, mais d'une famille très pauvre. Elle est allée au bal de l’école avec une robe que sa mère avait confectionnée dans les rideaux parce qu'elle n'avait pas les moyens d'en acheter une. Et là, elle a rencontré mon grand-père qui lui aurait lancé : « Qu'est-ce que tu es moche ! » (Rires) Allez comprendre, à ce moment même, elle s'est dit : « celui-là, il va m'épouser. » Et c’est ce qui s’est passé.
Ruben
Tu n'as pas décrit l'appartement de ton père. Pourtant, c'est important : il vit dans un appartement sans rien dedans, avec des cartons empilés depuis cinquante ans. Rien, sauf un très beau fauteuil en cuir.
Lola
Comme il a grandi en Tunisie, qu'il est arrivé après son bac à Paris, il fantasmait un peu ce Paris-là, de Saint-Germain. Et il l'a toujours vécu. Il a un nouvel appartement qu’il m'a demandé de meubler. Parce qu'il en a envie, mais il est incapable de le faire ! Je prends cette mission très à cœur, je l’ai déjà fait pour des amis. Un jour, j'en ferai peut-être un métier...
TSF
Racontez-nous l'histoire de cet appartement.
Lola
On rentrait de New York. On cherchait quelque chose qui diffère de l'appartement parisien classique, haussmannien, qu’on avait connu auparavant à Paris. On souhaitait un grand espace, comme un loft, et de la clarté.
Ruben
Mais quand on est arrivés ici, ce n'était pas du tout comme ça ! Il a fallu se projeter. En même temps, avec aucun mur porteur, on s'est dit qu'on pourrait faire ce qu'on voulait...
Lola
Les anciens propriétaires, c'était une famille avec deux enfants. Ils avaient fait trois chambres avec des mezzanines partout, un petit salon télé en hauteur. Les murs étaient fuchsia et orange. On perdait aussi pas mal de place avec un long couloir. Les poutres étaient recouvertes, cachées. Les briques aussi. Mais bizarrement, on a quand même eu un coup de cœur. Le soleil entrait dans les lieux, illuminait tout... J'ai pensé qu'il allait détester. Il a pensé la même chose de moi. Arrivés en bas, on s’est regardés et on est remontés tout de suite pour faire une offre. On avait visité trois ou quatre appartements auparavant, dont certains nous étaient un peu passés sous le nez. Alors on s'est dit que si celui-ci nous plaisait, il fallait foncer. Ensuite, on a décidé de partir d'une page blanche et de faire de gros travaux. On a campé juste avant qu'ils ne commencent, pour « sentir » un peu l'endroit et imaginer ce qu'on allait en faire. On a dessiné les cloisons au sol.
Ruben
Et tout évolue ! Il n'y avait pas de chambre pour notre fils, il y a 16 mois. C'était ouvert, il n'y avait rien du tout là-bas, d'ailleurs. Juste la continuité du salon, un petit coin bureau. On a donc fait monter une séparation en verrière qu’on a dessinée, on a terminé les travaux in extremis juste avant sa naissance !
TSF
Qu'avez-vous voulu créer comme décor, comme ambiance chez vous ?
Lola
On s'est beaucoup cherchés. Avant, on avait un côté hyper fifties, sixties dans notre ancien appartement. Là, on avait envie d'aller plutôt vers une esthétique des années 1920-1930, art déco. Et de couleurs pastel, apaisantes ! On aime beaucoup le côté industriel naturellement présent du fait des poutres métalliques et du mur de briques, mais on voulait aussi ramener de la chaleur avec du bois, des éléments plus « maison de campagne », comme la table de ferme, l’établi, les tableaux anciens. On apprécie le mélange des genres, des époques, casser les codes.
TSF
Vous chinez beaucoup, tous les deux ?
Lola
Oui, dans les brocantes en France et lors de nos voyages, sur Selency, aussi. On aime beaucoup, mais là, on freine parce qu'on a trop de choses. On a de plus en plus l'envie d'épurer, de conserver l'essentiel. Et de couleurs neutres.
Ruben
Comme le blanc de notre canapé. Qui se suffit à lui-même !
Lola
Avant, on avait des coussins, justement, dessus. Finalement, je me suis dit qu'il était mieux seul. Bon, il y a aussi eu des adaptations avec l'arrivée du bébé. C'est-à-dire qu'avant, on n'avait aucun tableau au mur, tout était posé au sol. Et puis on a des envies différentes qui émergent, des pièces peut-être plus design, du travertin, moins de bois... On va faire du changement dans notre chambre : de la chaux, quelque chose de plus minéral. Qui réponde à la salle de bains en béton ciré, par exemple. On a tout dessiné, le plan de travail, les rangements... et notamment ces niches. Et ici, ces panières à linge intégrées à la structure surélevée de la baignoire, avec leurs poignées en coquillages. Une pour le linge sale, une pour le linge à repasser. C'est un peu maniaque, je sais... Mon rêve, en ce moment, c'est d’avoir une buanderie séparée où faire sécher le linge : depuis qu'on a un bébé, on fait beaucoup de lessives (rires).
Dans la chambre parentale, nos coussins
et
animent le lit.
Au pied du lit, notre
souligne le décor.
On aime chiner, mais on a de plus en plus l'envie d'épurer, de couleurs douces et neutres, d'accumuler moins d'objets... L'arrivée du bébé a aussi fait évoluer notre vision de l'intérieur.
TSF
Vous êtes-vous fait aider par des architectes ?
Lola
Au début, on a rencontré des architectes, mais, assez vite, on a compris qu’on préférait faire les plans nous-mêmes, que personne ne connaissait nos besoins et nos goûts aussi bien que nous. Finalement, on a tout fait seuls.
Ruben
Et puis on a beaucoup travaillé sur les décors de nos films, donc on avait de l’expérience.
Lola
On a beaucoup dessiné. Je me souviens qu'on photocopiait le plan vide sans rien et après, on découpait de petites pièces et on les déplaçait, on réagençait le plan. Ce qui était un peu contraignant avec un architecte aussi, c'est qu'il fallait aller vite, il y avait un délai, il fallait se décider rapidement. Nous, on avait besoin d'un peu de temps, pour se projeter, s’imprégner du lieu, de sa personnalité, et pour décider tous les petits détails de finition, les interrupteurs, les poignées de placards... On avait envie de prendre le temps de les chiner, de ne pas se jeter sur n'importe quoi.
TSF
Quel est votre rythme de vie, ici ?
Lola
On est assez casaniers, on aime beaucoup recevoir des amis. Moi, j'adore cuisiner.
TSF
Quelles sont vos bonnes adresses du quartier ?
Lola & Ruben
Mardi Café, un coffee shop très kids friendly où l'on peut déguster d'excellents lattes et de délicieux kanelbullar dans une ambiance nippo-danoise très cool ! La boulangerie Milligramme : tout y est aussi succulent que beau, mention spéciale pour le pain de mie japonais complet et les brioches… Itadakizen, le japonais le plus confidentiel de Paris est entièrement vegan, et on se croit téléporté au Japon dès que la porte se referme ! Chi's Vietfood pour une cuisine vietnamienne familiale : excellents Bánh mì, et surtout ne pas rater le phô surprise que l'on pourra déguster seulement une fois par mois après s'être inscrit sur la liste secrète du patron… Le marché de Belleville, multiculturel, toutes les odeurs s'y mélangent, entre les épices du Maroc et les fruits exotiques venus d'Asie. Il faut bien sûr clôturer la matinée par un couscous ou un phô dans le quartier.
TSF
Que pensez-vous de The Socialite Family ?
Lola & Ruben
Nous suivons avec un grand intérêt aussi bien la marque que le média. Nous sommes toujours impressionnés par cette faculté de se réinventer et de définir les tendances de demain, tout en conservant la même identité. Les reportages sont toujours inspirants et nous donnent l'impression de pouvoir s'immiscer dans l'intérieur des gens comme de petites souris.
TSF
Avez-vous une ou plusieurs pièces préférées dans notre collection ?
Lola & Ruben
Sans aucun doute le
dont on est tombés amoureux dès sa sortie, pour ses lignes pures et intemporelles. Nous aimons beaucoup les nouvelles couleurs et les imprimés, bien que nous ayons opté pour le blanc en laine bouclette. On adore le
qui se marie parfaitement avec nos chaises Cesca de Breuer. On est aussi fans de la
dont les dimensions actuelles ne conviennent malheureusement pas à notre lit XXL, mais on profite de cette interview pour faire un appel du pied aux designers de Socialite Family !