Chez
Bruno Laurenzano, l’Italiano vero
Les rencontres sont la genèse de The Socialite Family et celle avec Bruno Laurenzano n’échappe pas à la règle. C’est par le bouche-à-oreille que nous avons fait la connaissance de ce directeur de création qui officie dans le domaine de la mode. Lorsqu’il nous entraîne à sa suite dans son intérieur, cela relève de l’évidence. L’Italien et nous étions faits pour nous connaître un jour ou l’autre. Même sensibilité pour l’art, même obsession pour l’œuvre des grands maîtres tels qu’Osvaldo Borsani ou Piero Portaluppi… Et cette fantaisie qui consiste à chiner inlassablement aux quatre coins du monde, sans vraiment réfléchir à une place définie pour tel ou tel objet ou à un style global en particulier. C’est ce qui nous fait vibrer. L’itinérance, la mobilité d’un meuble, d’un luminaire. Celle que nous avons désiré transmettre à notre propre marque. Ce qui, à nos yeux, rend une décoration incarnée. Vivante. Ici, les couleurs valsent au gré des coussins et des motifs sur lesquels elles s’apposent, quand elles ne sont pas sur les quelques tapis anciens qui épousent le sol de l’appartement. Chinoiseries, verreries et plantes luxuriantes achèvent de poser le décor théâtral de cette succession de pièces toutes plus surprenantes les unes que les autres. Un ensemble qui met assurément du temps à se découvrir tant il est fourmillant de détails, de signatures design ou autres reliures de livres que l’on s’imagine bien dévorer des après-midi entières.
Retrouvez l’univers singulier de Bruno Laurenzano dans notre livre auto-édité The Socialite Family,
. Un florilège des plus beaux intérieurs aperçus au fil de l’histoire de notre média à se procurer en boutique comme sur notre e-shop.
Lieu
Milan
texte
Caroline Balvay
Photographies et Vidéos
Constance Gennari
TSF
Bruno, pouvez-vous vous présenter ? Que faites-vous dans la vie ?
Bruno
Je suis Capricorne ascendant Verseau, et je suis directeur de création dans le domaine de la mode. J’ai fait des études d’art, j’ai aussitôt commencé ma carrière dans ce milieu. Je travaille actuellement sur une collection de vêtements et d’accessoires pour une grande marque italienne.
TSF
Comment définiriez-vous le style de votre maison milanaise ?
Bruno
Le style de ma maison milanaise reflète clairement ma personnalité. C’est une demeure pleine d’objets exprimant ma curiosité et ma créativité. Chacun d’entre eux possède une signification très spéciale pour moi et me rappelle un voyage, une personne, ou un moment spécifique de ma vie. Il y a aussi beaucoup de couleurs, ce que je trouve rassurant. J’aime mélanger les formes contrastées, les couleurs profondes… Je n’adopte pas de style particulier, je mélange naturellement les choses sans trop y réfléchir. Mon intérieur est l’expression d’influences françaises très prononcées, avec quelques touches de chinoiseries, mais aussi d’une « bourgeoisie » très italienne.
TSF
Avez-vous une époque de prédilection ? Un mouvement ou un architecte qui vous passionnent depuis longtemps ?
Bruno
Mon intérieur ou mon mode de vie ne sont pas inspirés par un mouvement en particulier. Néanmoins, j’apprécie beaucoup la production des mouvements d’avant-garde et underground, tels que l’on peut les retrouver dans les grandes villes. Lorsque je cherche des objets décoratifs ou des meubles, je tente systématiquement de trouver des similarités avec le travail de Piero Portaluppi ou d’Osvaldo Borsani, que ce soit au travers d’une pièce unique produite par un jeune artiste ou d’un objet trouvé sur un marché aux puces. Ces deux artistes sont de véritables références à mes yeux, tout comme l’est Tony Duquette, un designer d’intérieur des années 1960. Il m’inspire beaucoup, et j’admire vraiment la manière dont il mélange et assemble les couleurs.
Mon travail m’inspire, il influence mes goûts et, par conséquent, l’espace dans lequel je vis.
TSF
Quel lien y a-t-il entre votre travail et votre maison ?
Bruno
Mon intérieur reflète ma passion pour la recherche d’objets anciens. En ce moment, je me concentre sur des dessins et de vieux documents qui m’inspirent. Mon travail m’inspire, il influence mes goûts et, par conséquent, l’espace dans lequel je vis. Par moments, j’ai besoin d’être entouré de nombreuses choses pouvant renforcer ma créativité, et parfois, l’inspiration peut simplement provenir d’une robe, d’un sac, d’un objet en porcelaine, ou d’une nappe.
TSF
Quelle est la pièce que vous aimez le plus chez vous ?
Bruno
La pièce décorative que je préfère, chez moi, est un petit vase en verre que ma grand-mère avait sur sa table de nuit. Tous les matins, on pouvait y trouver une nouvelle fleur, fraîchement coupée. Ce vase est vraiment devenu un porte-bonheur pour moi. J’aime aussi beaucoup les portraits que j’ai achetés dans une brocante, lorsque j’étais à New York.
Mon intérieur est l’expression d’influences françaises très prononcées, avec quelques touches de chinoiseries, mais aussi d’une bourgeoisie très italienne.
TSF
Comment choisissez-vous votre mobilier ?
Bruno
Tous les meubles qui se trouvent chez moi ont été trouvés dans les marchés d’antiquaires européens, et je prête particulièrement attention aux couleurs et aux matériaux lorsque je fais mon choix. J’aime collectionner les assiettes en porcelaine et les nappes… La chose la plus absurde que j’aie jamais achetée est un vieux meuble chinois trouvé sur un marché splendide, à Pékin. Les frais de port pour l’Italie étaient plus importants que le prix du meuble, mais j’étais tellement content de le recevoir chez moi que cela en valait la peine ! À part ça, de nombreuses pièces de mobilier proviennent de la demeure de mes parents. J’aime aussi vraiment passer du temps sur les sites d’enchères, et j’adore acheter des objets grâce au bouche-à-oreille.
TSF
Quels sont vos projets pour l’avenir, dans le travail ou autre ?
Bruno
Mes plans à venir changent constamment. Je travaille dans un environnement créatif et ce que l’on fait un jour donné peut être radicalement différent de ce que l’on fera le lendemain. Je suis particulièrement ravi de ce qui m’attend, car je travaille actuellement sur un projet de niche très enthousiasmant, avec des personnes qui comprennent bien à quel point il est important de laisser la créativité s’exprimer. Je me concentre aussi beaucoup sur mon travail sur la porcelaine et sur le verre de Murano, mais mon rêve – et j’espère qu’il se réalisera bientôt – serait d’acheter une petite maison sur une île grecque que j’adore et qui m’est chère.