Familles
Entre Genève et Annecy, un ancien bureau de poste réhabilité en une maison familiale à la décoration éclectique, sensible à la beauté de l’ancien
Chez
Claudine Perrot et Matthieu Gautreau, Nina 7 et César 3 ans
On le cherche pour ce qu’il nous apporte d’apaisement ou encore d’épanouissement. Ce besoin d’équilibre dans notre quotidien qui nous pousse parfois à partir, à tout quitter. Une quête contemporaine qui se joue jusqu’à la scène de notre vie familiale : notre intérieur et son aménagement. Celui que les pièces de la collection The Socialite Family vous proposent d’incarner avec audace et intemporalité, et dont l’une de nos lectrices de la première heure Claudine Perrot, avec son mari Matthieu, est le reflet. Entre Genève et Annecy, cette architecte d’intérieur nous donne à voir une leçon de style dans cet ancien bureau de poste où « les styles et les époques se marient ‘au feeling’ dans un joyeux éclectisme ». Après une expérience parisienne, l’envie d’une migration dans ce cadre exceptionnel entre eau et montagne se fait sentir. C’est en Haute-Savoie – région bien connue des curistes – que le couple s’établit en dénichant « ce nouveau cocon atypique, lumineux et aux allures de maison de ville ». « Mouvante », la décoration de ces volumes ne tarde pas à se composer « d’opportunités ». Des objets design parmi lesquels notre lampe Gioia iroko trouve sa place lorsqu’il ne s’agit pas de souvenirs glanés à force de patience au fil de brocantes. D’heureuses rencontres en lesquelles cette amoureuse du design brutaliste des années 1950 voit un message empreint d’émotion. Un peu « comme si les gens nous confiaient la prochaine vie de leurs objets », nous glisse-t-elle. Loin de l’effervescence citadine, les parents de César et Nina cultivent avec passion leur amour réciproque pour les pièces contrastées et malignes. En les faisant parler dans les espaces qui les accueillent, à l’image de cette bibliothèque qui sépare le salon de la cuisine, et qui rappelle – avec son espace passe-plat – l’usage du guichet positionné à cet emplacement. Ajoutant à cela la vue imprenable sur le mont Blanc, les Savoyards d’adoption « touchent ici du doigt ce fameux équilibre d’une vie qu’ils se sont toujours fixé d’atteindre ».
Lieu
Genève
texte
Juliette Bruneau
Photographies et Vidéos
Jeanne Perrotte
TSF
Claudine, Matthieu : pouvez-vous vous présenter ?
Claudine
Je suis Claudine, j’ai 38 ans, maman de Nina, 7 ans et de César, 3 ans. Je suis architecte d’intérieur. Après un passage dans les univers de l’habitation, de l’hospitality et du tertiaire, je suis aujourd’hui responsable du pôle Design dans une société d’immobilier de montagne haut de gamme.
Matthieu
Matthieu, papa de Nina et César, 41 ans dont une quinzaine en cabinet de recrutement. Je suis arrivé dans le Genevois en 2016 et depuis je suis passionné par la Suisse, ses industries, manufactures horlogères en tête, et ses diverses cultures.
TSF
Parlez-nous de votre éducation. Dans quel cadre avez-vous grandi et par conséquent développé votre goût ?
Claudine
J’ai grandi dans un univers plutôt classique. Petite, je passais mes vacances dans de grandes maisons de famille en Bourgogne et dans le Bourbonnais. Je suis donc très sensible à la beauté des objets anciens : meubles, bibelots, vaisselle, tableaux… C’est sans doute l’origine de mon amour pour les objets qui ont une histoire, quelle qu’en soit l’époque ou le style. De manière générale, j’ai toujours été attentive aux environnements et aux atmosphères, à l’impact qu’ils ont sur notre sensibilité. Mon goût est diversifié et ne se ferme jamais. Je suis tout aussi séduite par le brutalisme épuré des années 1950 que par l’exubérance du baroque italien.
Matthieu
Je suis né à Paris dans le souffle joyeux des années 1980 et j’ai grandi en Provence dans un environnement familial mêlant tradition et fantaisie. Enfant, ma sensibilité au beau a germé dans les maisons familiales du Perche et de Royan, les visites de monuments, les salles du Louvre ou le Jardin d’Acclimatation. Je pense avoir surtout développé dans la dualité un goût pour les autres et un certain esprit contemplatif. J’ai une passion pour les paysages bruts et leur immensité.
TSF
Pourquoi avoir décidé de quitter Paris pour la Haute-Savoie ?
Claudine
Une opportunité professionnelle à Genève pour Matthieu qui tombait à pic, juste au moment où nous envisagions d’offrir une vie loin de l’effervescence parisienne à notre fille tout juste née. Le contraste a au début été saisissant mais la vie est très agréable ici, entre les lacs (Annecy et le Léman) et les montagnes. Notre envie d’espace est assouvie.
Matthieu
Paris et la vie qui va vite me manquent de manière toute relative. Ici, on vit sur un autre rythme, entre travail en ville et grands espaces le week-end. En montagne et sur l’eau, les éléments nous remettent à notre place et nous font réfléchir à notre condition humaine. C’est toucher du doigt l’équilibre que je me suis toujours fixé d’atteindre.
Je cultive un amour pour les objets anciens qui ont une histoire, quelle qu’en soit l’époque ou le style.
TSF
Vous avez fait le choix de réhabiliter un ancien bureau de poste pour y accueillir votre vie de famille. Racontez-nous la genèse de ce projet.
Matthieu
Après avoir vécu un an en location dans une très grande maison forte avec de petites ouvertures et entourée d’un grand terrain, nous avons souhaité devenir propriétaires d’un nouveau cocon de préférence atypique, lumineux et aux allures de maison de ville. Notre bien est la première visite que nous avons faite et, pour moi, le coup de cœur a été instantané ! Au rez-de-chaussée, le grand volume immaculé aux allures de loft me semblait idéal pour devenir le théâtre de notre quotidien. Et puis l’histoire de ce lieu, bureau de poste construit en 1912, ses vies antérieures multiples. Les volumes de « bâtiment public » ont été préservés et, en remplacement de l’ancien guichet prend place la cuisine pensée comme un meuble, avec une « fenêtre » qui peut s’ouvrir et se fermer comme un guichet. À l’étage, le plan d’origine n’a pas été remanié car les chambres et la salle de bains prennent parfaitement place dans l’ancien appartement du postier, même si nous projetons de faire encore muer la maison pour gagner en fonctionnalité. Avec, en gros bonus, la vue sur le mont Blanc qui nous ancre dans cette belle région et les incroyables levers de soleil dont les couleurs inondent la maison.
TSF
Passionnés de design et de décoration, comment avez-vous pensé celle de vos différents espaces de vie ?
Claudine
Notre décoration est mouvante. Les meubles valsent selon l’humeur et les fêtes que nous organisons. La configuration de notre pièce de vie tout ouverte facilite le processus ! Nous avons opté pour un grand canapé, modulable à souhait, familial au quotidien en mode panoramique ou utile en plusieurs assises indépendantes lors des soirées avec nos amis. Il est fréquent qu’un fauteuil, un temps au salon, se retrouve dans une chambre, ou qu’un tableau accroché au mur du couloir se retrouve posé sur un meuble quelques semaines plus tard. Nous prenons un vrai plaisir à marier les styles et les époques « au feeling » dans un joyeux éclectisme. Selon moi, le style est généré par le contraste et l’audace. L’harmonie peut se créer de bien d’autres façons que dans l’uniformisation. C’est pour cela qu’ici, le bois brut et le marbre côtoient le plexiglas et le chrome, en passant par les imprimés animaliers et le wax.
TSF
Vous chinez inlassablement. Quelles sont vos plus belles découvertes et – parce que c’est intrinsèquement lié – les anecdotes attachées à certains objets ?
Claudine
Toute la maison est meublée d’opportunités. Le Bon Coin, Selency et les vide-greniers sont mes terrains de jeux favoris. Je pense que 90% de nos meubles et objets de décoration ont été chinés. Certaines de nos pièces sont le fruit de longues recherches, mais la plupart ont été trouvées par hasard. Un objet m’attire en priorité par son matériau, ses lignes et son allure. Faire une trouvaille, c’est émouvant ! Nous aimons chaque pièce mais savons qu’un prochain coup de cœur pourrait remplacer un ancien, faute de place. Ce qui nous passionne, au-delà de la quête, c’est de connaître l’histoire de chaque objet qui entre chez nous. Elle est souvent liée à des souvenirs de famille et a couvert plusieurs générations. Notre dernière acquisition, un très beau lévrier en céramique italienne des années 1960, vient d’un couple dont la femme rêvait de cette pièce présentée derrière une vitrine devant laquelle elle passait chaque jour pour aller travailler. Un jour, elle s’est fait licencier et s’est alors offert cette pièce avec sa prime de départ ! Finalement, c’est un peu comme si les gens nous confiaient la prochaine vie de leurs objets.
Matthieu
J’ai toujours aimé déambuler dans les brocantes, mais aux côtés de Claudine, mon regard s’est aiguisé. Avec un peu de chance, il peut m’arriver d’identifier une pépite avant elle ! Les échanges animés autour d’un objet m’amusent et me renseigner sur son histoire est un moyen d’en valoriser la transmission.
Nous avons eu un coup de cœur pour l’histoire de ce lieu, un bureau de poste construit en 1912 et ses vies antérieures multiples.
TSF
Vous connaissez The Socialite Family depuis sa création. Que représente notre marque pour vous ?
Claudine
La vie ! Mettre en lumière des familles plurielles dans leur intérieur démontre qu’avoir du goût et du style ne veut pas dire être figé dans une tendance et vivre dans un showroom. Et The Socialite Family, c’est aussi pour moi une ligne de mobilier et objets au design désirable et à forte personnalité.
TSF
Quels sont vos coups de cœur dans notre collection ?
Claudine
La bellissima Gioia dans toutes ses déclinaisons, la gaze de coton moelleuse à souhait et tous les coussins dans lesquels on a envie de se laisser aller à la fin de la journée.
TSF
Nous avons ouvert le 10 décembre La Stazione, une boutique-chalet à Megève ! Quelles autres adresses conseilleriez-vous de découvrir dans les environs ?
Claudine
Nos environs sont étendus ici, alors je pense à la très jolie boutique Biutiful Shop à Annecy (j’y achète mes bougies entre autres et ils ont une très belle sélection de livres), le rooftop de l’Hôtel Métropole à Genève pour siroter un cocktail avec vue sur le Jardin anglais, le lac Léman et le Jet d’eau. En station, le restaurant festif La Bokka aux Gets, dans un esprit trattoria très travaillé, en plus l’équipe en cuisine est 100% italienne ! Et pour la culture en famille le week-end, le MAMCO et le Museum d’histoire naturelle à Genève.
TSF
Noël arrive. Quelle résonance ont les fêtes de fin d’année chez vous ?
Claudine
Noël est toujours une période très intense durant laquelle nous essayons de voir un maximum de monde en un minimum de temps entre la région lyonnaise et la Provence. Mais peu importe l’endroit, le fêter en famille est essentiel et les ingrédients, traditionnels de préférence : un beau sapin, un feu de cheminée, des bougies, des petits plats dans des grands et du champagne.
Matthieu
Noël est pour moi à la fois un moment de recueillement et de fête ! Le challenge est donc de profiter de ces deux aspects et de ne pas se noyer dans la frénésie de ce marathon familial.
TSF
Où vous retrouverons-nous prochainement ?
Claudine
Dans les Alpes, sur les nombreux projets de résidences, hôtels, spas et restaurants sur lesquels je travaille avec Alpine Collection. Et pour décompresser, dans notre salon avec nos amis et en famille sur les rives des lacs d’Annecy et de Genève avec un thermos de thé devant le coucher du soleil.
Matthieu
Sur les routes de Suisse pour mon travail la semaine, et en famille le week-end pour explorer ce beau pays. Et dans notre maison, autour d’une bonne table avec des amis et à planifier des travaux d’amélioration intérieurs et extérieurs pour qu’on se sente encore mieux chez nous !
La maison est meublée à coups d'opportunités. Les vide-greniers sont mes terrains de jeux favoris. Je pense que 90% de nos meubles et objets de décoration ont été chinés !