The Captivating Inner World of Two Individuals on a Quest for Beauty

Vincent works in the home sector, and I’m a wallpaper design. We have three boys, and we have always lived in Paris. We both love everything related to the home. We love designing interiors. From renovation to decoration, we find the exercise fascinating. In five years, we have already changed flats three times and renovated a house in the country!

I started with a classic course in one of the top colleges, but I quickly moved on to communication for luxury brands. Not for “luxury” as such, but to work on beautiful things. I’ve always loved everything to do with architecture, objects and furniture. And this is the world in which I am developing myself now!

I am entirely self-taught. I started at a theatre school, and then I set up my own business with one of my sisters. It was a pyjamas and children’s underwear brand that we called Adri. I really enjoyed the experience, and it taught me a lot, especially how to draw! We didn’t know much about it, so we improvised everything. It was great because you had to be really creative, and I could be involved in everything! I ended up leaving after six years. I then worked for a few fashion brands, but I missed the pure, creative approach I’d known at Adri. So I went over to textile design, and after training at a school of applied arts, I set up my own business. Today, I design and market my creations under my name, Emane de Malleray!

C'est le temps. Le temps que j'ai eu en plus parce qu'il ne s'agissait pas d'aller chercher du boulot dans mon état ! Donc tout a été reculé d'une grosse année. Et cette année je l'ai mise à profit pour dessiner. Je me suis aperçue que j'adorais dessiner des trucs en énorme (rires). Donc, le bon support, c'est plus un mur qu'une robe.

I was immersed in an aesthetic environment linked to beautiful houses and beautiful exteriors, but I can’t say that my parents had a real desire to pass this on to us. So my approach to beauty came about rather spontaneously and was, above all, linked to fashion. The search for that delicate balance between material, colour and form. That’s really how I started to express my aesthetic sensibility. Meeting Vincent, who had a very different approach from mine and who had benefited from a comprehensive education in good taste since he was a child, helped me to evolve and widen my horizons. My playground is now much bigger!

It clearly comes from my family! We are hungry for beauty. We search for it everywhere, all the time. In books, landscapes, objects, houses… And I’ve always worked closely with art directors who have allowed me to complete my education in fashion, graphic design, design and architecture. I travel a lot too. Each time, I come back with hundreds of photos that nourish me and help to feed my imagination.

J'ai l'impression qu'on est assez libres dans le regard qu'on peut porter chacun sur la déco. Ce qu'on aime est décorrélé de ce que de ce que peuvent impliquer nos boulots respectifs.

Je ne suis pas créatif, donc c'est différent. Je pense qu'on est nourri par ce qu'on fait, par ce qu'on voit en permanence. On le digère on le ré-exprime autrement. On a des envies qui en découlent, mais pas forcément de manière littérale et immédiate.

Ça faisait cinq ans qu'on était dans le 18e, on commençait à tourner en rond. Il fallait qu'on ait un nouveau projet. Il fallait se rapprocher de l'école pour les enfants aussi. Il y avait pas mal de critères et on tombe sur cet endroit qu'on n'a pas du tout aimé la première fois. On est partis sans même faire un commentaire. Et puis, l'agence nous a rappelés, il avait un peu baissé, on s'est dit: 'on va tout casser'.

Toute la distribution était différente. On a tout changé : la cuisine de place, une salle de bains, créé une chambre en plus... En tout, six mois de travaux.

Il y avait des moulures dans ces deux pièces. On a fait sauter. On a retrouvé de très anciens papiers peints en grattant, qui dataient de la construction de l'immeuble en 1870. C'était l'époque où l'on peignait à la main. Mais impossible de les garder. Ils étaient dans un état terrible.

Vincent a conduit les travaux d'une main de maître. Il faut dire qu'on en est à notre troisième chantier.

Faire intervenir le goût d'une personne supplémentaire, ça s'annonce toujours très compliqué pour nous. Et puis on a nos contresens à nous, qu'on aime, même si un professionnel nous les déconseillerait.

Notre précédent appartement était Haussmannien et, c'est à la fois un modèle architectural hyper efficace qui fait la personnalité de Paris, mais pour autant, c'est quand même toujours la même chose ! Et puis il y a moins d'expression possible dans un intérieur parce qu'on se dit justement: n'arrachons pas les moulures, ne cassons pas les boiseries. Et le résultat, c'est quand même toujours un peu la même affaire.

Ça donne une note qui est constante. Qui n'est pas inintéressante, mais c'est pas mal aussi, parfois, de changer. On a cassé la cheminée ici qui était une cheminée en marbre. Et puis on avait très envie de ce style un peu années 1940. Ça, c'était très clair.

Cette histoire de bois, c'est quelque chose qui me trottait dans la tête depuis longtemps. Moi, j'avais plein d'images de références. Dont une des plus magistrales, c'est cet appart d'Auguste Perret dans le XVIe arrondissement. En tout cas, le bois a été un élément central. À Paris, en plus, c'est drôle d'avoir du bois parce que nous, ça nous évoque peut-être plus un ambiance plus de campagne. Sinon, il y a beaucoup de pierre, de travertin dans les salles de bains et la cuisine. Beaucoup d'art, dans la cuisine aussi. Je pense qu'on a une espèce d'obsession d'un certain nombre de matériaux qu'on retrouve dans tous les apparts qu'on a refait.

Pour les influences et les inspirations, je pense que c'est plus toi, Vincent. Elles sont toujours extrêmement claires dans ta tête. Moi, encore une fois, avec ce côté un peu autodidacte et puis plus sensible, ça passe rarement par la case cerveau. C'est le truc que je ressens, mais qui n'est pas construit. 'Tiens, j'ai vu ça, j'ai vu telle expo, j'ai visité telle maison...'

Et sinon, j'aime bien l'art populaire, des choses assez simples, par ailleurs. J'aime cette simplicité et cette matière assez brutes. Et puis, je vais pas mal en Italie et c'est vrai que le goût italien, c'est quelque chose qui me parle beaucoup plutôt dans son expression plus moderne, donc plutôt deuxième partie du XXᵉ siècle, avec un mélange de sophistication dans les matériaux et en même temps de simplicité dans les formes. Pas une opulence trop visible.

C'est vraiment un bon équilibre.

Les enfants, pour l'instant, n'ont pas tellement voix au chapitre (rires). Nous, on est toujours excités par les travaux. C'est vraiment notre occupation favorite. Quand on a trouvé cet appart qui était une ruine, qui n'avait pas bougé depuis 50 ans, c'était un terrain de jeu génial.

Cette tapisserie des Flandres, dans la salle à manger, qui vient de la famille de mon père. Elle dormait enroulée sur l'armoire du bureau de mon père. Vous vous rendez compte, ce sont mois, des années de travail, chaque petit point. Et pour moi qui adore dessiner des végétaux, alors là, je suis servie, c'est une verdure, j'adore !